Nicolas Guépin
auteur
Dramaturge - Poète - Parolier

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Des poèmes en prose pour raconter, explorer, exprimer. Jouer avec les sonorités, les rythmes, les sens pour tenter de fixer le moment, de revivre l'instant, de partager l'éphémère.

Le Cid

L'Infante aime Rodrigue, Rodrigue aime Chimène, Chimène aime Rodrigue ; personne n'aime l'Infante (oublions la, car à par commenter ce qui se passe et se caresser en pensant à Rodrigue, elle ne sert à rien). Chimène aime Rodrigue, Rodrigue aime Chimène. Ils s'aiment d'amour, s'appellent par des petits noms comme mon Roro et ma Chichi, et surtout, veulent se marier pour s'aimer encore plus. Mais...
Le Comte, papa de Chichi, a les boules, sa carrière s'écroule, et ça le saoûle. « Le salaud, ce croulant » pense-t-il en voyant le vieux don Diègue, le vieux de Roro, qui en tant qu'ancien héros a eu la charge de gouverneur qu'il n'a pas eu, lui il l'a juste eu dans le cul. Et pour l'heure, il est vénèr, et sans peur de ce que le roi peut faire, il file une paire, de calottes au père de Roro.
Don diègue, est grave deg et demande à son fils un sacrifice, il lui faut boire le calice jusqu'à la lie, se venger de cette claque en partant à l'attaque du père de Chichi. Ca chie pour Roro qui aime Chichi et qui a ce dilemme :
      Percé jusques au fond du cœur
       D’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
       Misérable vengeur d’une juste querelle,
       Et malheureux objet d’une injuste rigueur,
       Je demeure immobile, et mon âme abattue
       Cède au coup qui me tue.
       Si près de voir mon feu récompensé,
       Ô Dieu, l’étrange peine !
       En cet affront mon père est l’offensé,
       Et l’offenseur le père de Chimène !
Une scène pour réfléchir, une scène pour agir. Il est comme ça Roro, faut pas l'chercher trop. On a frappé son papa, et ça, ça n'se fait pas. Il va voir le Comte et lui dit : « Comte, ton compte est bon. ». Même s'il sait que le Comte est bon avec son épée, et qu'il est lui un jeune con inexpérimenté. Mais « La valeur n'attend pas le nombre des années ». C'est ce qu'on dit... Et dans ce cas, c'est vrai, ce n'est pas un conte, Roro embroche le Comte. Mais...
Chichi fait la tête, demandant celle de Roro, au Roi. Qu'il l'arrête et l'étête (étêter étant l'action d’ôter la tête). Mais...
De barbares berbères ont pris la mer, se préparant à envahir les ibères. Écoutant son père et son courage, Roro, fiston un peu con mais sage, va les arrêter.

       Ils partirent 500, mais par un prompt renfort,                        

       Ils se virent 3000 en arrivant au port...    
Arrivant au port avant les maures, chacun se cache, comme un lâche, derrière une façade, d'une maison ou d'un rade, afin de tendre une embuscade. Il fait nuit, tout est silence, tout est si lent, tout est ennui, tout est... chut ! Ils sont bientôt là. Les berbères débarquent de leurs multiples barques, sans méfiance, avec assurance. Pas de chance ! Les fiers ibères sortent leur fer et attaquent par derrière. L'ibère est froid, l'ibère est dur et le berbère mord la poussière. Le long des murs du port, les maures mourants font marrer les ibères victorieux, remerciant leur mère et leurs aïeux. Cette bataille, funéraille de nombreux arabes venus tailler les mangeurs de cochonailles mais pris en tenailles entre les ibères et la mer ; aïe ; fut appelée : La branlée espagnole. Roro a sauvé le royaume, ça pose son homme. Même si en vérité, il n'a rien foutu, ce sont les hommes qui se sont battus, il est glorieux, demi-dieu victorieux, pardonné par le Roi, acclamé sur les toits, appelé le Cid, se prend pour un caïd sous stéroïde, mais...
Chichi pas satisfaite, fait la tête, celle de Roro étant toujours en place sur sa carcasse, hélas. Le Roi est saoulé, le Roi hésite, elle le fait trop chier, Chichi, cette petite... Bref, Chichi peut appeler un champion pour un duel à mort avec le fort Roro. Une fois dit le Roi et une fois seulement, tu comprends ? Et tu prendra pour époux, celui des deux encore debout. Le grand don Fernand, amoureux transi, friendzoné abruti, pense que c'est sa chance et se propose d'être le super ibère de Chichi. Et part se battre avec Roro, dans un duel à mort, pour elle, parce que c'est un warrior. La lente attente est intenable. Qui va gagner ? Qui va mourir ? Le corps de qui va-t-on laisser pourrir ? Don Fernand revient, Chichi est folle, Roro n'est-il plus rien ? Roro serait mort ? Mais,
Non, en fait, don Fernand a perdu et fut épargné par Roro qui a le cœur gros. L'ennemi berbère et le peuple ibère peuvent mourir mais un noble se serait ignoble. Chichi peut faire le deuil de son papa, dans un an, elle partagera, avec Roro, les mêmes draps, où il lui montrera utilisant son corps de corail et sa corolle la fameuse bataille appelée, la branlée espagnole !

L'Enfant en Moi

L'enfant en moi est mort depuis longtemps                      

Tant d'heures passées à courir dans les champs                    

Chanter, jouer, découvertes à chaque instant                       

Tant de journées à s'amuser en apprenant.
Nan ! Fini, enterré, détruit, annihilé !                            

Putain de gamin qui s'émerveille de tout et surtout de rien :            « Oh regarde, un chien ! »                                
Il s'est éteint il y a quelques années, depuis, j'ai la paix,                

Plus de doutes, ma vie est tracée, ma vie est très sage,                

Tout est contrôlé, d'où ce message.
Tuez le gosse qui est en vous. Vous irez mieux                        

Ce mioche est un molosse, un fou,                                

Il bosse à vous rendre mou. Et c'est pas tout                        

Souriant, hésitant, aimant les gens, gentil, rêveur, poli, frondeur, admiratif                            

En un mot : Stupide. Tu piges ?
L'enfant en moi n'existe plus                                    

Plus rien de lui, de ce qu'il fut                                

Je pourrais mettre mon cœur à nu, pas la moindre trace de fœtus.                                

Je dirige, seul, je choisis, seul, je suis, seul.                        

Et c'est bien ! Bien mieux que ce gamin ses niaiseries et ses riens !
Alors, pourquoi ? Pourquoi, pourquoi, POURQUOI ?                            

Pourquoi donc ce matin, alors que j'allais bosser, j'ai vu dans un jardin des amoureux s'embrasser                

Et que j'ai sourie ? Et que j'ai trouvé ça mignon ?
Mignon mon cul, sourire de merde, nul. Un réflexe peut-être. Sûrement.    

Sourire, ça pue. Sourire, c'est con.
J'aurais dû les suivre, attendre qu'elle soit seule, la draguer, me la taper et la jeter après consommation.

Ça c'est le bon réflexe. La bonne réflexion.                                        

Qu'est-ce qui m'arrive ? Qu'est ce qui se passe ? Réfléchissons !
L'enfant en moi qui était mort tente de revivre.                    

Il me faut l'étouffer, l'assommer, le dépecer et l'oublier.                

Il me faut redevenir ce que j'ai mis si longtemps à construire :         

Un homme sans regret, sans peur, sans curiosité, sans pleurs, sans morale, sans faille, sans sentimentalité, sans rien assumer.
Et pour ça, je suis prêt à tout. A m'amputer de mon passé pour ne plus être dépassé par ce petit bâtard geignard qui se pâme à tout va de ce qui devrait me laisser de glace. Colérique et peureux, hystérique et gâteux. Va te faire foutre merdeux !
L'enfant en moi qui était mort et qui a tenté de revivre n'est plus.      

Enfin. Je suis heureux.

Nuit et Solitudes

Lui : Parfois la nuit j'ai peur.
Elle : Parfois la nuit j'ai faim.
Lui : Peur ; du noir ; de l'inconnu, du vide, du rien, des cauchemars, des autres aussi et même de moi.
Elle : Faim ; et soif ; d'inconnu, de tout, de rien, de rêves, des autres aussi et même de toi.
Lui : Besoin de lumière, d'amis, musiques remplies de douceur et de vie.
Elle : Besoin de tendresse, d'amants, d'étreintes remplies de douceur et de vie.
Lui : Parfois...
Elle : Parfois...
Lui et Elle : Mais pas tout le temps.
Elle : Cependant...
Lui : Cependant...
Elle : Assez...
Lui : Assez souvent.
Elle : ...Souvent.
Elle et Lui : Et je ne sais pas pourquoi.